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7 conseils pour valoriser votre diplôme d’ingénieur civil

7 conseils pour valoriser votre diplôme d’ingénieur civil
Photo by Muhammad Rizwan / Unsplash

En 2006, Dr Ken Robinson à dit dans son fameux TED talk ‘’Durant les 30 prochaines années, selon l’UNESCO, dans le monde il y aura plus de diplômés que depuis le début de l’Histoire. Plus de diplômés ! Cela résulte de tout ce dont on parlé : la technologie et ses effets sur le travail ainsi que la démographie et l’énorme explosion de la population. Soudainement, les diplômes n’ont plus aucune valeur ! Quand j’étais étudiant, avec un diplôme on avait un travail. Si on n’avait pas de travail c’est qu’on ne le voulait pas. Mais, maintenant, les jeunes diplômés reviennent à la maison pour jouer aux jeux vidéos, parce qu’un travail nécessite un master au lieu d’une License et un PHD pour l’autre. C’est comme une inflation scolaire.’’

Même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec le fait que les diplômes n’ont plus aucune valeur, mais le raisonnement reste valable et nous laisse devant l’obligation d’aller plus loin que de faire des études supérieures et obtenir un diplôme.
Oui, le diplôme est important car il témoigne que vous avez suivi un parcours et que vous avez acquis des connaissances que d’autres n’ont pas forcément. Mais ce n’est pas du tout suffisant pour se faire recruter pour les mêmes raisons citées par Dr Robinson.

Dans cet article, je vous citerais 7 secrets pour valoriser votre diplôme d’ingénieur civil.

1. Maitriser votre spécialité

Malheureusement la formation académique se fait à travers des modules. Et pour la majorité des élèves ingénieurs, le seul souci devient alors la validation de chaque module pour passer au suivant et obtenir le diplôme à la fin de leur cursus.

En d’autres termes : Valider un module et valider une année, sous-entend inconsciemment qu’on a fini des choses et qu’on passe à autre chose !

Or, l’ingénierie d’une façon générale, et civile en particulier est un processus basé sur deux concepts essentiels :

a) Le cumul de la connaissance

On ne peut pas imaginer le calcule de la réaction d’un bâtiment sous une action sismique, sans faire appel à un ensemble de connaissances cumulées au cours de notre cursus scolaire et académique; depuis les opérations arithmétiques de base, les équations de la mécanique jusqu’à la résolution des équations différentielles et le calcul tensoriel. Il ne s’agit pas ici de retenir par cœur toutes les formules, mais plutôt d’avoir une idée très claire du cheminement à emprunter et savoir là ou aller chercher des réponses.

b) La maitrise des interfaces entre les différentes disciplines

J’ai validé le module de calcul de structure mais pas celui de la MMC (mécanique des milieux continus) ? Une phrase courante, mais qui n’a pas de sens à mon humble opinion !. En effet, le calcul basique d’une poutre isostatique en flexion nécessite la compréhension des hypothèses de calcul d’un corps déformable (théorie d’élasticité), qui fait appel à des notions et  des paramètres traités dans les cours de la MMC (compression, traction, cisaillement, module de Young, module de cisaillement, coefficient de poisson, loi de Hook…).

Le séisme est un phénomène aléatoire et imprévisible, comment puis-je alors calculer un bâtiment pour résister à un effort que j’ignore ?! De même la hauteur d’un pont est tributaire de la hauteur des hautes eaux dans le cours d’eau qui dépend de la quantité de pluie prévisionnelle, que j’ ignore !

Les lois de la statistique nous apportent des réponses en se basant sur les événements passés et en adoptant un taux de risque de dépassement de la valeur retenue (période de retour).

Bref, un bon ingénieur est celui qui, face à une problématique donnée, peut :

§  Formuler la problématique

§  Faire appel à ses connaissances cumulées pour la résoudre

§  Comprendre le lien entre les différentes disciplines

2. Travailler sur des projets réels à titre personnel

Aujourd’hui, grâce au digital, on peut apprendre des nouvelles disciplines et suivre des formations en ligne. On peut également demander à nos contacts de nous donner des sujets à traiter à titre personnel (stage virtuel) et profiter de son réseau pour chercher pistes et des réponses pour avancer. Il ne faut surtout pas consommer tout son temps après avoir eu son diplôme à dire « I m an engineer, please hire me ! »

3. Profiter des stages pour poser des questions

Les périodes de stage sont des périodes non seulement pour l’application des acquis académiques et l’apprentissage technique du métier, mais également une chance de contact direct avec les professionnels du domaine. Durant toute cette période, le stagiaire doit :

· Contacter de plus près tous les collaborateurs de l’organisme de stage

· Demander la permission  pour assister aux réunions avec les collaborateurs externes

· Poser des questions sur les rôles de chacun

4. Suivre des postes et des articles sur les réseaux professionnels

Les plateformes professionnelles telles que LinkedIN, offrent la possibilité de suivre l’actualité des différents métiers de génie civil à travers les publications des membres et les discussions qui en découlent. L’ingénieur ne doit pas rater ces échanges et doit être actif à poser des questions et répondre à des publications d’une manière constructive et professionnelle.

5. Connexion avec des professionnels du domaine

Si l’ingénieur s’est déjà fait une idée sur ce qu’il va suivre comme métier (voir mon article sur l’élaboration d’un plan de carrière), il n’y rien de plus efficace que de se connecter avec les ingénieures expérimentés qui ont déjà fait le chemin, notamment ceux qui sont actifs sur le net. Pour valoriser l’échange il est important de :

· Poser des questions pertinentes, ‘’quel est le ferraillage minimal d’une poutre ?’’ n’est pas une question qui incitera votre interlocuteur à vous prendre au sérieux.

· Les contacter en privé en commençant par un contexte, du genre, j’ai vu votre commentaire ou votre publication X, j’aimerai bien avoir plus d’information sur Y.

· Etre précis et profiter de chaque échange pour parler un peu de vous en sollicitant leur conseils ; «’’j’envisage de commencer une carrière comme ingénieur travaux, et j’aimerai bien savoir votre conseils sur les trois compétences nécessaires à développer avant de postuler »

· Il ne faut jamais essayer d’imiter ou de reproduire les parcours des autres, « It’s too late to be them, they are them ! Seth Godin » ; l’échange doit être utilisé comme une source d’information et d’inspiration pour faire vos propres choix.

6. Développer vos connaissances en marketing !

Lorsque vous voulez faire une réservation dans une ville que vous ne connaissez pas, vous allez sur le net et vous faites une recherche sur les meilleurs hôtels dans cette ville.  On peut consulter les photos de chaque établissement, la liste des services assurés, les certificats ISO… mais il y de forte chance que votre choix final se basera sur les données collectées en lisant les commentaires des autres !. En marketing on appelle ceci, l’expérience utilisateur, qui devient de plus en plus le paramètre ayant le plus de poids dans le marketing des géants (Google, facebook, Amazon..).

En tant qu’ingénieur, votre offre marketing pour vendre votre savoir, ne doit plus se baser ni sur la qualité de rédaction de votre CV, ni sur la beauté de style d’écriture de votre lettre de motivation ni sur la liste de vos certificats numériques ! Mais sur la confiance qui provient de la recommandation de votre réseau professionnel !

Dès lors, Si vous arrivez à convaincre des experts dans votre réseau à vous recommander, vous aurez un avantage concurrentiel énorme et une très grande employabilité !

Comment faire !?

o A travers les stages

o A travers les séminaires, les forums et les formations

o A travers la publication de contenu de valeur sur les réseaux professionnels

o A travers les échanges constructifs avec votre réseau

Profiter de chaque occasion et de chaque contact pour bâtir des liens  professionnels et laisser une bonne impression chez les autres.

7. L’anglais !

Aujourd’hui, maitriser l’anglais n’est plus un luxe, mais une compétence que chaque ingénieur doit s’efforcer d’acquérir, pour deux raisons essentielles :

o On a énormément plus de ressources en anglais que n’importe quelle langue dans le monde. Il est, de ce fait, plus facile d’approfondir ses connaissances et de trouver des réponses à des problématiques particulières.

o On aura plus d’opportunité de travail, notamment dans les multinationales ou à travers la réalisation des prestations à distance en freelance. L’anglais est votre arme secrète.

Mon secret pour maitriser l’anglais :

Tout le monde sait pertinemment que l’apprentissage de cette langue est une très bonne chose !. Mais rares sont ceux qui font ce qu’il faut pour apprendre ; parce on n’a pas de temps libre, parce qu’on n’a pas encore trouvé le cours parfait, ou parce que on n’ai pas l’argent qu’il faut pour intégrer l’école X…et la liste des excuses est très longue..

o Prenez un bout de papier et faite une liste des livres les plus célèbres et qui font l’unanimité (10 livres).

o Lisez 10 pages par jour, c’est 20 minutes de votre précieux temps !

o Soyez patient et persister, au bout d’une année vous allez absolument récolter le fruit de votre petite habitude.

Bon courage dans vos démarches,